Si tu craignois, je n’estois pas sans crainte,
Mais il falloit estre hardis par feinte
Vers ces Oyseaux qui monstrent leur courroux
A des aigneaux, et non pas à des loups.
Je ne sçaurois m’enhardir par feintise,
Pour estre après noté de coüardise,
Comme d’aucuns qui font bien des fendans,
Sont en braver, en jurer abondans,
Jouans du plat de la langue à leur aize,
Ce n’est que feu, ce n’est que vive braize,
On ne sçauroit leur ardeur soustenir,
A toute force ilz se font retenir :
Et quand il faut un petit se combattre,
Vous les verriez resfroidiz comme plastre,
Estre esbahis, craintifs, et estonnez,
Et de vergogne avoir un pan de nez.
Tout est passé, nous ne debvons plus craindre,
Jà ces Cocus delaissent de nous ceindre,
Comme ilz avoient au commencement faict,
Et ont desjà tout leur ordre deffaict.
STROPHE
Et qu’en signe d’une concorde,
Marchant ensemble à petitz pas,
Ces deux hommes vieux on aborde,
Et devant que de faire rien,
Le Roy nous enseignera bien