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la comédie
Genin

Ne t’ay-je dict qu’aizement nous pourrons
Fendre, assaillir, chasser leurs escadrons ?
Laisse ta peur.

Cornard

Laisse ta peur. Je n’ay point de fiance
Que nous puissions faire grand’ resistance ;
Ilz sont plus fortz que nous deux mille foys,
Et de pouvoir evader de ce boys,
Nous ne sçaurions, quelque effort que tu tente.
Qui faict qu’au cœur j’ay si grande espouvante,
Que si n’estoit de honte que j’aurois,
De male peur tout je m’incagnerois.

Chœur

Donnons dessus, et sans craindre la vie,
Frappons, ruons, rompons tout de furie ;
Allons les joindre, et de noz ongles tortz,
Fendons, tuons, ecorchons-leur le corps.

Genin

Si vous venez, Oyseaux, je vous appreste
Sur vostre chef une horrible tempeste ;
Ne m’espargnez, affin qu’à vostre tour
Vous recepviez à beau jeu beau retour.

Jean Cocu

Dittes, Cocus, quelles fureurs cruelles
Erre au profond de voz tendres mouëlles ?
Mechans Oyseaux, que pensez-vous songer ?
Voudriez-vous bien deux vieillardz saccager,
Qui n’ont jamais offensé vostre race,
Ny de propos, d’effect ny de menace,
Ainçois tousjours tandis qu’ilz ont vescu
Ont honoré le beau nom de Cocu ?