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la comédie

Craignant sa peau et le voyant plus fier
Estant gardé de ceux de son metier,
Lesquelz pour luy iront de noize prendre,
Aydans celuy qui ne peut se deffendre,
« Car les larrons s’entredonnent support,
« Ont mesme cœur, sont en un mesme accord,
« Et de là vient le proverbe notoire
« Qu’il n’est accord que de larrons en foire.
Voylà que font les matois en plein jour, »
Et sur la nuict ilz usent d’autre tour,
C’est qu’au passant qui alors se pourmeine
Ilz embiront[1] le volant et la laine :
Que s’il s’escrie au larron ! au voleur
S’il ne survient quelqu’un en sa clameur,
Il se verra souffrir quelque bravade
Ou, qui pis est, cent coups de bastonnade.
Je ne diray comme ilz sont par effaictz
Meurtriers à gage et assassins parfaictz,
Qu’au plus offrant ilz marchandent la vie
Ainsi que font les braves d’Italie,
Cela n’est pas à la France inconnu,
Et bien qu’il soit pour tout certain tenu,
Si le void-on passer en connivence
De ceux qui ont des crimes connoissance.
Or des matoys je suis le plus fameux
Qui des Cocus estant faict amoureux
Suis devers vous venu d’un long voyage
Pour estre faict un Cocu de plumaige.

Genin

Nous ne voulons un larron recepvoir.

L’Enfant de la Matte

Pourquoy cela ?

  1. Embir, c’est derober, mot matoys.