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la comédie

S’alloient changeant or’ en cheval agile,
Ores en chien, ores en crocodile,
Et en ibis, en corbeaux, en poissons,
En bœufs, en chatz et en mille façons.
Si les Cocus qui en force surpassent
Les fortz geans et en nombre les passent,
Avec les Dieux s’acharnent aux combatz,
Combien plustost les mettront-ilz au bas
Et les feront des Dieux espouvantables,
Palles, craintifz, fuyardz et miserables,
Plus que jamais contrainctz par leurs efforts
De se changer encore en nouveaux corps ?

Iris

Tu parles bien à ton aize des choses
Des Dieux auxquelz tes Cocus tu préposes :
Mais tu n’as point sur la teste reçeu
Ny leurs fureurs, ny leur foudre et leur feu ;
Si une fois esprouvé tu les eusses,
En tes propos plus modeste tu feusses.

Genin

Sçais-tu, Iris, ton babil outrageux
Par trop desjà m’est moleste et fascheux,
C’est trop user envers moy de bravade,
Si je te prens tu auras la saccade,
Et tout vieillard que je sois et sans cœur,
Sans sentiment, sans force et sans vigueur,
Je te feray, sans que ruer tu puisses,
A mon plaisir escarquiller les cuisses,
Et te rangeant au montoir devant moy,
Pour voir plus loing je monteray sur toy,
Courant, postant d’une carrière prompte.

Iris

Va, vieil rossard, comment n’as-tu point honte