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la comédie

Diversement ils fournirent les portes
De pont-levis et de herses bien fortes,
N’obmettans rien qui feust propre au mestier
D’un plus expert et sçavant charpentier.
Et maintenant que la ville est parfaitte,
Dedans les murs on faict fort bonne guette,
De gros cailloux sont fourniz les créneaux,
Et les Cocus tous les jours aux portaux
Gardent l’entrée et si bien se maintiennent,
Qu’autres que nous dans la ville ne viennent.

Chœur

Que resves-tu ainsi profondement ?
Es-tu espris de quelque estonnement
Que noz Cocus ardens à leur affaire
Ont peu si tost leur grand’ville parfaire ?

Genin

Cela vrayment me faict un peu songer,
Et si n’estoit la foy du messager,
Je ne croiroy chose si admirable
Qui semblerait n’estre point veritable.
Mais devers nous accourir j’aperçoy
Un des Cocus de la garde du Roy,
Tout effrayé et à sa contenance
Rien n’apportant qu’une triste occurrence.

La Garde

Helas ! helas !

Genin

Helas ! helas ! Qui te rend esperdu ?
Dis, respondz-moy.

La Garde

Dis, respondz-moy. Hélas ! tout est perdu !
Car l’un des Dieux, de ces Dieux là qui vivent