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la comédie

Toute l’escolle, et repetant sans fin
Un beau Quamquam' et un Verô latin :
Longtemps depuis j’ay régenté aux classes
Suivant partout les marmites plus grasses
Des principaux, qui tant plus me plaisoient
Que je voyois que plus ils depensoient.
Qui de nombrer a oncques eu envie
Combien de culs j’ay fessé en ma vie,
Il pourra bien quant et quant estimer
Combien de sable est roulé dans la mer
Parmy les flotz jusqu’au bord d’une rive,
Et combien d’eau sourd d’une source vive,
Combien au Ciel il y a de flambeaux
Et dans Libye il y a de monceaux
L’un dessus l’autre et de poudre et d’arene
Lorsque Zephyre esvente son alene ;
Et maintenant que je suis tout chenu,
De plus fesser je me suis abstenu :
Tout me deplaist, rien ne m’est délectable
Qu’avoir bon feu et le ventre à la table,
Et quand il faut disputer devant tous,
Je suis plus froid, plus modeste et plus doux
Que je n’estois en ma verde jeunesse,
Lorsque mon cœur bouillonnoit d’allégresse
Et que j’allois en braillant et criant
Les plus sçavans au combat deffiant,
Qui me cedoient, ne craignans tant ma force
Comme ilz craignoient ma ruze et mon entorce.

Genin

Si tu es sage et amy de ton bien,
Crois mon conseil et t’en trouveras bien.
Je ne suis point ny un Sophiste rogue,
Ny fesse-cul, regent, ny Pedagogue,
Ny trop aussi sur la dispute ardent,
Et si je veux que tu m’ailles cedant :