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VOYAGES

livrés les Pieds-Noirs. Quoique d’une grande bravoure, ils sont très-paisibles dans leurs habitudes, et, pour éviter leurs ennemis, ils désirent s’établir en permanence sur leurs terres. Ils attendent le retour de nos missionnaires pour exécuter leurs louables desseins. « Cultiver la terre et vivre « en bons et fervents chrétiens, tel est, disent-ils, « l’objet de tous nos vœux. » Leur pays est montagneux, mais entrecoupé de vallées riantes et fertiles, très-riches en pâturages. Les montagnes sont froides, couvertes de neige pendant une grande partie de l’année ; mais dans les vallées le climat est doux.

Les Pondéras, communément appelés les Pends-d’oreille, ressemblent aux Têtes-Plates, de corps, de caractère, de manières, de dispositions, de mœurs et de langage ; ils ne font maintenant avec eux qu’un seul et même peuple. Leur nombre s’élève à plus de 1, 200 ; ils habitent au nord de la rivière Clarke, sur les bords d’un lac qui porte leur nom. Leur pays possède des endroits très-fertiles. Ils attendent avec impatience notre retour, pour commencer la culture des terres et pour continuer à vivre ensemble avec les Têtes-Plates sous la sainte loi de l’Évangile. J’ai eu le bonheur de la leur prêcher pendant trois mois, et ils s’y sont tous soumis avec le plus grand empressement et la plus grande docilité.

Je crois que vous ne lirez pas sans intérêt une petite notice de mon séjour parmi eux et de mes