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DES POTTOWATOMIES

point de difficulté à l’engager à se confesser, et je lui donnai l’Extrême-Onction. J’ai appris depuis qu’il mourut le lendemain de son arrivée au terme de son voyage.

Il y a de grands obstacles à vaincre pour convertir une nation indienne : les principaux sont l’usage immodéré de la boisson, la polygamie, les préjugés et les pratiques superstitieuses, un langage dont il est très-difficile d’acquérir la connaissance, un penchant à mener une vie errante, et ce penchant est si fort chez les sauvages que, s’ils restent trois mois dans le même endroit, ils deviennent mélancoliques et rêveurs ; leur conversion est donc tout à fait une œuvre de Dieu. Cette portion de la vigne du divin Maître demande, de la part de ceux qui la cultivent, une vie de croix, de privations et de patience ; nous espérons cependant qu’aidés de la grâce et assistés par vos prières et par celles de tous nos frères, nous obtiendrons du Seigneur quelque succès à nos faibles travaux. Le résultat depuis quatre mois a été vraiment consolant ; un bon nombre de sauvages montrent le désir de se faire instruire. Nous avons ouvert une école ; mais, faute d’une plus grande cabane, nous ne pouvons recevoir qu’une trentaine d’enfants ; deux fois par jour, nous faisons une instruction à ceux que nous préparons pour le baptême. Nous en avons déjà admis cent dix-huit, et j’ai eu la consolation d’en baptiser cent cinq. Le jour de la glorieuse Assomption de la très-sainte Vierge Marie