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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

pour entendre ces paroles du Grand-Esprit dont on leur avait dit tant de merveilles.

Les trois pavillons que le gouvernement des États-Unis leur avait envoyés furent dressés à l’instant, et trois mille sauvages se trouvèrent réunis ; les malades eux-mêmes avaient été apportés sur des peaux. À genoux sous les drapeaux avec mes dix néophytes Têtes-plates, et entouré de cette multitude avide d’entendre la bonne nouvelle de l’Évangile, j’entonnai d’abord deux cantiques ; vint ensuite la récitation de toutes les prières, qui leur furent interprétées ; puis les chants recommencèrent, suivis de l’explication du symbole des Apôtres et des dix commandements de Dieu. Tous parurent ravis de joie, et déclarèrent que ce jour était le plus beau de leur vie. Ils me supplièrent avec instance de les prendre en pitié, et de rester parmi eux pour leur apprendre, ainsi qu’à leurs petits enfants, la manière de connaître et de servir le Grand-Esprit. Je leur promis qu’une Robe-noire les visiterait, mais à condition que les chefs s’engageraient à faire cesser les vols, si communs parmi eux, et s’opposeraient avec vigueur à l’abominable corruption des mœurs qui régnait dans la peuplade.

Croyant que j’étais doué d’un pouvoir surnaturel, ils m’avaient demandé, dès le commencement de nos entretiens, de faire cesser la maladie qui ravageait le camp, et de leur procurer l’abondance, c’est-à-dire de remplir leurs plaines de