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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

nelle d’une statue de la sainte Vierge, en mémoire de son apparition au petit Paul. Voici une courte description de la fête. Depuis la porte d’entrée de notre chapelle jusqu’à l’endroit où le petit Paul avait reçu la faveur signalée, l’avenue n’était qu’une pelouse verte, que bordaient des deux côtés, dans toute leur longueur, des guirlandes de fleurs et de feuillages. De distance en distance s’élevaient de gracieux arcs de triomphe. À l’extrémité, au milieu d’une espèce de reposoir, était le piédestal qui devait recevoir la statue. Au temps marqué, la procession sortit de la chapelle et avança dans l’ordre suivant : la bannière du sacré Cœur en tête ; de près suivait le petit Paul, portant la statue, et accompagné de deux enfants de chœur, qui jetaient des fleurs sur le passage. Venaient ensuite les deux Pères, l’un en chape, l’autre en surplis. Enfin la marche était fermée par les chefs et tous les membres de la peuplade, rivalisant d’ardeur à payer leur tribut de remerciements et de louanges à leur bonne Mère. Arrivés à l’endroit désigné, l’un des Pères, dans une courte exhortation, où il rappelait le prodige et l’assistance signalée de la Reine des Cieux, ranima dans le cœur de nos chers néophytes la confiance dans la protection de Marie. Après cette allocution et le chant des litanies de la sainte Vierge, tout le cortège revint à l’église, dans le même ordre. Oh ! que nous eussions désiré que tous les amis de notre sainte Religion fussent témoins de la dévotion et du recueillement des