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UNE ANNEE DE SÉJOUR

établissement. La suite fera voir que ce voyage de nécessité fut une véritable disposition de la divine Providence.

Je me suis retrouvé encore une fois au milieu des Kalispels. Ils continuent à se réunir avec ferveur tous les jours matin et soir, pour dire la prière en commun, et montrent toujours la même attention et assiduité aux instructions. Les chefs de leur côté ne cessent de les encourager à la pratique de tout ce qui est bon. Les deux principaux obstacles qui empêchent encore un grand nombre d’entre eux de se faire baptiser, sont la pluralité des femmes et les jeux de hasard : plusieurs n’ont pas le courage de se séparer des femmes dont ils ont des enfants, et dans leurs jeux ils risquent tout ce qu’ils ont, sachant bien que la religion le défend, mais entraînés par l’intérêt et la passion. J’ai baptisé parmi eux, dans ce dernier voyage, soixante adultes.

Me trouvant dans la Prairie-aux-chevaux, belle plaine de la Rivière-à-Clarke,[1] j’appris que trente

  1. Nos lecteurs ont déjà rencontré plus d’une fois dans le courant de cet ouvrage les noms de Lewis et Clarke. C’étaient deux capitaines au service américain. Lewis Merryweather fut employé par son gouvernement, conjointement avec Clarke, à des voyages de découvertes vers les établissements les plus éloignés, pour étendre les branches de commerce dans le grand océan Pacifique. Le résultat de ces recherches fait honneur au zèle et aux talents de ces voyageurs aventureux ; et leur ouvrage, réimprimé à Londres, a beaucoup ajouté aux connaissances géographiques. Il est intitulé : Voyages des capitaines