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VOYAGES

moi nous serons sensibles à tout ce qui vous intéressera ; et nous n’avons nul doute que tout ce


    soit en France, soit en Italie ; et, l’année dernière, il quittait Rome pour retourner dans son lointain diocèse. Pour se faire une idée des travaux, des fatigues, des succès heureux de la mission de Mgr. Demers, il faudra prendre une carte et considérer le champ de ses exploits. À peine élevé au sacerdoce, il demanda à être envoyé au milieu des Peaux-Rouges. Il accompagna M. Norb. Blanchet, vicaire général de Québec devenu évêque de l’Orégon. Après un voyage de sept mois dans des canots ou des bateaux, trois jours seulement à cheval et neuf jours à pied pour traverser les montagnes Rocheuses, ils arrivèrent au fort Vancouver le 24 novembre 1838. Dans ce pays, ils trouvèrent quelques catholiques ayant fait partie de l’expédition de la Maison-Astor, en 1811. Le docteur John Mac Loughlin prit la direction générale de la compagnie de la baie d’Hudson, en 1834. Cet homme éminent voulut assurer des moyens d’existence aux employés de la compagnie, après qu’ils auraient fini leurs années de service ; il leur concéda des terres près de Vancouver. Ainsi commença une petite colonie de Canadiens qui ne cessèrent de demander un prêtre à Mgr. Provencher, évêque de la Rivière-Rouge, ou à Mgr. l’archevêque de Québec. L’arrivée de ces deux intrépides missionnaires combla leurs désirs. MM. N. Blanchet et Demers ne bornèrent pas leurs travaux aux seuls catholiques : ils étaient envoyés surtout pour convertir les tribus indiennes, et, pendant plus de trente ans, ce fut une vie continuelle de courses évangéliques à travers ce pays encore si peu connu, et qui, maintenant, comprend l’État de l’Orégon, le territoire de Washington, la Columbie britannique et l’île Vancouver. Eh bien, ces deux intrépides missionnaires ne reculèrent pas devant cet effrayant labeur. Ils étaient bien de la race des premiers apôtres, qui se partageaient le monde avec une inébranlable confiance, appuyés