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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Cependant le P. Point, qui devait accompagner à la grande chasse, immédiatement après les fêtes de Noël, les camps réunis des Têtes-plates, des Pends-d’oreilles et des Nez-percés, se disposa à sa nouvelle campagne par une retraite de huit jours. Pour moi, dès le lendemain de mon retour du fort Colville, je me remis à l’œuvre. Trente-quatre couples, de Têtes-plates avaient voulu attendre mon retour pour recevoir le baptême et régulariser leurs mariages ; les Nez-percés, encore plus en retard, n’avaient pas même présenté leurs enfants au baptême, et l’on avait admis dans le camp un vieux chef Pied-noir avec sa petite famille, cinq personnes en tout : ils montraient tous le plus grand désir d’être instruits dans la foi chrétienne. Je me mis donc à leur donner trois instructions par jour, outre les catéchismes que leur faisaient les autres Pères. Ils en profitèrent si bien avec la grâce de Dieu, que je pus admettre aux fonts baptismaux, le jour de Noël, cent quinze Têtes-plates avec trois de leurs chefs, trente Nez-percés avec leur chef, et le chef Pied-noir avec sa famille. Ce jour je célébrai la messe à sept heures du matin ; à cinq heures après midi, je me trouvais encore dans la chapelle. Je ne puis vous exprimer les consolations que j’éprouvais dans ces heureux moments : rien de plus édifiant que le maintien et la dévotion de ces bons sauvages. Le lendemain, je chantai une messe solennelle en action de grâces pour les insignes faveurs dont le