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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

ne se prêtaient volontiers ni à se choisir un parrain, ni à l’être pour un autre. Quand on se fut bien entendu, les difficultés s’aplanirent d’autant plus facilement, que, pour ne pas multiplier les affinités spirituelles, on donna seulement un parrain aux hommes et une marraine aux femmes, et que, quant aux obligations attachées à ce titre, les Robes-noires promirent de se charger de la plus grande partie du fardeau. Pour les premiers baptêmes, le choix des parrains était fort limité, puisqu’il n’y avait encore que treize chrétiens adultes ; mais la section des personnes les plus âgées ayant été baptisée avant les autres, ces nouveaux chrétiens, sans quitter le cierge, symbole de leur foi, furent choisis pour la seconde série et ainsi de suite jusqu’à la fin.

Venons aux détails des cérémonies. La veille du baptême, les Pères n’avaient plus réuni la peuplade depuis le matin, à cause des préparatifs à faire pour l’ornement de la chapelle, et d’une indisposition du P. Mengarini. Le soir, il y eut réunion ; mais quel fut l’étonnement de ce bon peuple en voyant la décoration de la chapelle ! Quelques jours auparavant, on avait chargé les femmes, les filles et les enfants de faire le plus grand nombre possible de nattes de jonc ou d’autres tissus : toutes avaient concouru à cette bonne œuvre, en sorte qu’on en eut assez pour couvrir tout le terrain, tapisser le plafond et les murailles, faire des corniches et des lambris, etc.