Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
AUX MONTAGNES ROCHEUSES

animaux à la chasse. À son réveil, elle se revêtit des habits de son mari, prit son fusil, et alla essayer l’efficacité de son songe : elle tua un chevreuil. Depuis ce temps elle n’a plus quitté l’habillement d’homme ; elle va à la chasse et à la guerre ; par quelques coups intrépides, elle a obtenu le titre de brave et le privilège d’être admise à tous les conseils des chefs. Il ne faudrait rien de moins qu’un autre rêve pour lui faire reprendre sa jupe.

Les Potowatomies et les sauvages du nord ont la coutume, lorsqu’ils font ou renouvellent des traités de paix, de se présenter un collier fait de coquilles de buccins et qu’ils appellent le wampum. Lorsqu’ils sollicitent l’alliance défensive ou offensive d’une autre nation, ils joignent à l’envoi du wampum un casse-tête teint de sang, invitant leurs voisins à venir boire avec eux le sang de leurs ennemis ; expression figurée mais qui souvent devient une triste réalité.

Chez les nations de l’Ouest, c’est le calumet qui sert de wampum, lorsqu’il s’agit de la paix ou de la guerre. Fumer le calumet ensemble, c’est prendre l’engagement solennel de se traiter en amis ; celui qui y manque perd toute estime et toute confiance, est considéré comme infâme, et s’expose à la vengeance divine. Lorsqu’on déclare la guerre, le calumet et tous ses ornements sont rouges. Quelquefois il n’est rouge que d’un côté. Cette marque, et les différentes manières d’orner le calu-