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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

souri. La plus grande fourche du haut Mississipi est la Rivière-Saint-Pierre, qui prend sa source dans les plaines du nord-ouest, et se jette dans le grand fleuve en dessous des chutes Saint-Antoine. Le Kaskaskia et la Rivière-des-Illinois le joignent ensuite après un cours de plusieurs centaines de milles. Vient alors le Missouri, puis l’Ohio, grand fleuve formé par la jonction de l’Alleghany et du Monongahela ; la Rivière-blanche qui parcourt une distance d’au delà de mille milles ; plus bas l’Arkansas qui descend des confins du Mexique. Le dernier grand tributaire du Mississipi est la Rivière-rouge, qui prend sa source dans le Mexique et parcourt plus de 2,000 milles.

Le Père-des-eaux, après avoir ainsi rassemblé toutes les eaux d’une région d’un million trois cent mille milles carrés, a un lit de plus d’un mille de largeur et de plusieurs brasses de profondeur. Dans ses grandes crues annuelles, en deçà de l’Ohio, il se déborde et s’étend quelquefois de trente à quarante milles dans l’intérieur, couvrant, pour une partie de l’année, les prairies, les bas-fonds et les marais. Après sa jonction à la Rivière-rouge, ce grand fleuve ne peut plus se contenir dans un seul lit ; il se divise, et comme le Nil, va se jeter dans le golfe du Mexique, par différentes embouchures, appelées Delta, et qui sont à une grande distance les unes des autres.

Un auteur récent, parlant des avantages que le Mississipi présente au commerce, fait la remarque