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VOYAGES

dans la terre au milieu de la loge sert de foyer, et une ouverture pratiquée au sommet laisse échapper la fumée et admet le jour. Dans l’intérieur, la loge est entourée d’alcôves, semblables aux hamacs d’un navire, et cachées au moyen de peaux en guise de rideaux. À l’extrémité de chaque loge, ou bien sur le sommet, on voit une espèce de trophée de chasse ou de guerre, consistant en deux ou plusieurs têtes de buffles peintes d’une manière bizarre, et surmontées de boucliers, d’arcs, de carquois et d’autres armes.

D’ordinaire ces Arikaras ne portent d’autre vêtement qu’une ceinture. Les jours de fête, ils mettent une belle tunique, des guêtres et des chaussures de peau de gazelle brodées avec l’enveloppe des piquants de porc-épic teinte de vives couleurs ; puis ils se drapent dans un manteau de buffle chargé d’ornements divers, jettent sur l’épaule gauche leur carquois rempli de flèches, et se couvrent la tête d’un bonnet de plumes d’aigle. Celui qui tue un ennemi sur sa propre terre se distingue par des queues d’animaux qu’il s’attache aux jambes. Celui qui tue un ours gris porte les griffes de cet animal en forme de collier ; c’est le plus glorieux trophée d’un chasseur indien. Le guerrier qui revient de l’ennemi avec une ou plusieurs chevelures peint une main rouge en travers d’une bouche, pour montrer qu’il a bu du sang de ses ennemis.

Les guerriers des Arikaras et des Gros-ventres,