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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

mais par la persuasion. Il ne lève jamais de taxe ; au contraire, il a tellement l’habitude de contribuer de ses propres biens, soit à soulager les individus dans le besoin, soit à procurer le bien public, qu’il est ordinairement un des plus pauvres de la nation. Il jouit néanmoins d’une autorité, très-grande ; son désir est accompli aussitôt que connu ; son opinion est généralement suivie. Si quelqu’un s’obstine déraisonnablement, la voix de la tribu consultée le met à la raison aussitôt. Je ne connais pas de gouvernement qui accorde plus de liberté personnelle, et où il y ait en même temps si peu d’anarchie, tant de vraie subordination et de noble dévouement.

Il me reste encore un mot à dire sur quelques populations indiennes, voisines des Têtes-Plates et des Ponderas. Au nord de ces derniers, se trouvent les Kootenays ; ils habitent la rivière Mac-Gillevray ; on les représente comme un peuple très-intéressant. Leur langage est différent de celui de leurs voisins, très-sonore et ouvert, exempt de syllabes gutturales. Ils sont propres, honnêtes, affables, et environ 1, 000 en nombre.

Il y a sur la fourche nord-est du Columbia plusieurs autres tribus sauvages, qui se ressemblent par les coutumes, les mœurs, les manières et le langage ; en voici les principales : au nord des Kootenays sont les Porteurs, environ 4,000 âmes ; au sud de ceux-ci, les sauvages des Lacs, au nombre de 500, résident sur le Lac-aux-Flèches. Plus