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introduction

l’Edda, à la Völsunga Saga, à la Hrolfs Saga et à la Grettis Saga ?[1].

Dans la troisième proposition est formulée l’hypothèse de la nationalité de l’auteur, angle ou mercienne. Quelques critiques ont cru à la nationalité danoise, sans étayer leur conjecture de raisons bien décisives. Il convient, en effet, de remarquer :

1o Que le poème est écrit en vieille langue anglaise ;

2o Que l’histoire qu’il rapporte, ne se retrouve pas dans la littérature du continent ;

3o Que la métrique du poème est bien caractéristique de l’anglo-saxon, et est sans exemple dans la littérature scandinave ;

4o Et que si l’on admet que l’auteur de Beowulf ait été chrétien, l’origine anglaise du poème en découle, car le christianisme florissant, déjà, en Angleterre, n’avait pas encore pénétré au Danemark ou dans la Suède orientale, à une date qui, vraisemblablement, eût pu être celle du poème ;

5o Que dans bien des passages, il y a des mots classiques tels que win, mil, représentant des images et des choses inconnues de la mentalité scandinave.

Des raisons plus probantes militent en faveur de la nationalité mercienne de l’auteur de Beowulf. L’auteur sort du sujet même qu’il développe, pour citer Garmund, Offa et Eomaer, ancêtres de la famille royale mercienne. Wealtheow, femme d’Hrodgar qui apparaît avec relief dans la première partie du récit, est suzeraine des Helmings, tribu rapprochée géographiquement de la Mercie ; et le nom porté par son fils Hrothmund, apparaît dans la généalogie des rois Angles de l’orient.

  1. Cf. Sarrazin’s, Beowulf Studien, pp. 43-67.