Page:Picabia - Jésus-Christ rastaquouère.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale où le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire l’amour, j’ai pû ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.