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44 PHÈDRE, FABLES.

donné du pain ; ne craignez donc rien, je ne reviens en ennemie que contre ceux qui m’ont frappée.»

FABLE III

ÉSOPE ET LE PAYSAN

Un homme d’expérience en sait plus long qu’un devin. C’est un proverbe ; d’où vient-il ? on ne le dit pas. Ma fable, la première, va l’apprendre.

Un fermier avait des brebis qui lui donnaient des agneaux à tête humaine. Épouvanté d’une monstruosité pareille, il court tout affligé consulter les devins. L’un répond que la vie du maître est menacée, et qu’il faut conjurer le péril par une victime. L’autre assure au fermier que sa femme lui est infidèle, et que cela signifie l’illégitimité des enfants ; mais qu’un sacrifice important peut tout expier. Enfin, tous diffèrent d’opinion et ne font qu’aggraver le souci du paysan. Ésope, vieillard plein de finesse et de sagacité, et que la nature ne put jamais tromper, se trouvait là par

Quis panem dederit : vos timere absislile : Illis revertor hostis, qui me licserunt.

FABULA III

CSOPUS ET KUSTICDS

Usu peritus hariolo velocior

Vulgo esse fertur ; causa sed non dicitur :

Notescet quae nunc primum fabella mca.

Habenti cuidam pecora pepererunt oves A{ ?nos humano capite. Monstro exterritus, Ad consulendos currit mœrciis hariolos. Ilic pertiiiere ad domini rcspondet caput, Et avertcndum victima periculum. lUc auteni affirmât conjugem esse aduUeram, Et insitivos sigaificari liberos : Sed expiari posse majori hostia. Quid multa ? variis dissident sententiis, Hominisque curam cura majore aggravant. iBsopus ibi sians, naris cmunctae scnex, Natura nunquam verba cul potuit dare :