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elle et ses petits ; le jour, elle feint l'inquiétude et la crainte. L'Aigle, craignant la chute de l'arbre, ne le quitta point ; la Laie, voulant éviter une irruption, ne sortit pas. Qu'arriva-t-il ? Eux et leurs petits moururent de faim, et la Chatte et les petits chats eurent large proie.

La sotte crédulité peut apprendre par cet exemple combien de maux cause souvent une langue traîtresse.

FABLE V

TIBÈRE A UN ESCLAVE DU PALAIS

Il y a dans Rome une race de gens empressés, toujours en course, affairés sans cause, essoufflés sans motif ; ne faisant rien en faisant beaucoup, et aussi à charge à eux-mêmes qu’insupportables à tous. Je voudrais bien, si c’était chose possible, les corriger par ce récit véridique : écoutez, car il en vaut la peine.

Tibère en se rendant à Naples, s’arrêta dans son palais de Mi-

Dbi e«ca se replevit et prolcin suam, Pavonm simutaDs prospicit toio die. Rainim metuens AquiU ramis desidet ; Aper, rapinam vitans, non prodit foras. Qoid multa ? inedia suot consumpU cum suis, Félique et catulis largam pnebuerant dapenu

Quantum homo bilinguis scpe condnnet mali, Documentum babere stulta creduUtas potest.

FABULA V

CJBSAR AD ATBIBRSBH

Est ardelioDum quflBdam Romn natio, Trépide concursans, occupata in otio. Gratis anbelans, mulia agendo nihil agena, Sibi molesta et aliis odiosissiroa : Banc emendare, si tamen possum, volo Vera fabella ’ : pretium est operae altcndcrc.

Cssar Tiberius quum petens Neapolim In Nisenensem villam venissct suam.