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06 PHÈDRE, FABLES.

commence à grogner le premier, et aussitôt partent de la salle des applaudissements et des cris. Le Paysan feint de cacher un cochon de lait sous ses vêtements (ce qu’il faisait réellement ; mais comme on n’avait rien trouvé sur le Bouffon, on était sans défiance), et pince l'oreille du pauvre animal, auquel la douleur arrache des cris bien naturels. Les spectateurs soutinrent que le Bouffon avait bien mieux imité et voulurent faire chasser le Paysan. Mais celui-ci, montrant le cochon de lait, leur prouva d’une manière irrécusable leur erreur : « Voilà, dit-il, comme vous êtes bons juges.»

FABLE VI

LES DEUX CHAUVES

Un homme chauve, en passant dans un carrefour, y trouva un peigne. Survint un autre homme également dépourvu de cheveux. « Âh ! çà, dit-il, part à nous deux du profit.» L’autre lui montra sa trouvaille et lui dit : « Les dieux voulaient nous favoriser ; mais

Movetque plausus, et clamores suscitât. Tum simulans scse vestimentis Rusticus Porcellum obtegere (quod faciebat scilicet, Sed, in priore quia nil compererat, latens Exsultans turba nihil reformidat doli), Pervellit aurem tero, quem celavcrat, Et cum dolore vocem naturs exprimit. Acclamât populus, Scurram multo similius Imitatum, et cogit Rusticum trudi foras. At ille profert ipsum porcellum e sinu, Turpemque aperto pignore errorem probaus : En ! hic déclarai quaies sitis judices.

FABULA VI

DUO CALVI

Invenit Calvus forte in trivio peclinem. Accessit aller, aîque defactus pilis : Eia, inquit, in commune, quodcunque est lucrU O&lcndit ille pruidam, et adjccit âimul :