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LIVRE IV. 79

change, redevient serein ; et le bâtiment, hors de danger, est poussé par des vents favorables. Les Matelots se livrent aux transports d’une joie excessive. Mais le Pilote, que le péril avait rendu sage, leur dit : « Il faut être modéré dans la joie, comme dans les plaintes ; car la vie entière n’est qu’un mélange de douleurs et de plaisirs.»

FABLE XVI

DÉPUTATION DES CHIENS VERS JUPITER

Un jour, les Chiens envoyèrent une ambassade à Jupiter pour lui demander une condition plus douce, et le prier de les soustraire aux mauvais traitements des hommes ; on ne leur donnait que du pain de son, ils devaient assouvir leur faim dans les plus dégoûtantes ordures. Les ambassadeurs partent donc sans se presser, cherchant dans chaque tas de fumier quelque nourriture. Mercure les appelle, mais en vain ; enfin ce dieu les va chercher, et les amène tout troublés. Mais dès qu’ils virent la face majestueuse de Jupiter, de frayeur, ils infectèrent toute la cour céleste.

Faciem ad serenam subito ut mutatur dies, Ferri secundis tuta cœpit flalibus, ISimiaque Nautas hilaritate extoUere. Factus periclo tum Gubernator sophus Parce gaudere oportet, et sensim queri, ToUm quia vitam miscet dolor et gaudium.

FABULA XYI

GARDM LEOATI AD JOVBM

Canes Legalos olim misère ad Jovem,

Melioris vit» tempus oratum sus,

Ut sese eriperet hominum contumcHis,

Furfuribus sibi conspersum quod panem darcnt,

Fimoque turpi maiimam expièrent Tamem.

Profeeti sunt legati non céleri pede,

Dum naribus scrutantur escam in stercore.

Citali non respondent. Vix tandem iuvenit

Eos Mercurius, et turbalos attrahit.

Tum vero vultum magni ut viderunt Jovis,

Totam timentes concacarunt regiam.