PRÉFACE
Thèse de l’utilité de l’esclavage au point de vue économique. — Supériorité du travail libre. — Fausse conception de l’intérêt. — Intérêt même actuel de la question de l’esclavage. — Ni esclavagistes, ni abolitionistes ne l’ont traitée avec une impartialité suffisante. — Étude faite par M. P. Trayer au point de vue juridique. — Indication sommaire du plan du présent ouvrage.
L’esclavage a joué un rôle capital dans l’histoire des Antilles. On est généralement d’accord pour lui attribuer la prospérité matérielle de ces îles[1]. Sans les nègres esclaves, dit-on, leur sol, d’une fécondité si admirable, n’aurait pu être que très imparfaitement mis en culture. L’esclavage a donc été un mal nécessaire ; et, si la philosophie le condamne au point de vue humanitaire, l’histoire est obligée de constater qu’il en est résulté un grand bien au point de vue économique.
Cette thèse nous a paru singulièrement exagérée. Après avoir étudié l’esclavage dans les Antilles françaises et tâché de nous rendre compte de son organisation et de ses conséquences, nous croyons d’abord pouvoir dire et
- ↑ Les principaux économistes qui, de notre temps, ont vanté le côté économique brillant de l’esclavage sont Merivale et Hoscher. (Voir, plus loin, la bibliographie des imprimés.)