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sous la conduite de De Latour, envoyé par De Longvilliers du Poincy, qui conclut un accord avec les Hollandais. Cette même année, ils prirent Saint-Barthélemy avec Jacques Gentes ; les Saintes avec De Mé, puis Hazier Dubuisson (1652) ; Marie-Galante avec Le Fort, puis Houël et De Blagny (1653). L’occupation de la Grenade fut faite par Duparquet (1650), celle de Sainte-Croix par de Vaugalan (1561). Celle de la Désirade ne saurait être précisée. Quant à la Dominique et à Saint-Vincent, elles furent laissées aux sauvages et déclarées neutres[1].

L’établissement des boucaniers, plus connus ensuite sous le nom de flibustiers[2], sur la côte septentrionale de Saint-Domingue, date des premières années du xviie siècle. Mais il ne commença à devenir régulier que lorsque ces aventuriers eurent été reconnus par la France, en 1664. La Compagnie des Indes occidentales choisit alors et fit agréer par le roi, comme gouverneur de la Tortue et de la côte française de Saint-Domingue, d’Ogeron de la Bouère[3], qui avait été déjà leur chef pendant plusieurs années.

Nous devons nous borner à rappeler ici le plus sommairement possible ces indications indispensables. Mais qu’il nous soit permis, en passant, de rendre hommage à la valeur héroïque des fondateurs de nos colonies des Antilles.

    d’où dépend la Guyane de la terre ferme. » Arch. Col., F, 70. Instructions du ministre à l’Intendant Hurson, 30 avril 1750. — Cayenne et les côtes voisines avaient été reconnues dès 1604 par La Ravardière, et pendant quarante ans des Normands y avaient conduit un grand nombre d’expéditions restées sans résultat.

  1. D’Esnambuc en avait cependant pris possession le 17 novembre 1635. Cf. Margry, op. cit., p. 56. — Pour les détails sur tous ces faits, consulter A. Dessalles, t. I, ch. x, xi et xvi et t. III, passim.
  2. Voir Œxmelin, Histoire des aventuriers flibustiers, etc. ; — d’Archenholtz, Histoire des flibustiers, traduite par Bourgoing ; — James Burney, History of the Buccaneers of America. London, 1816, in-4o. — : H. Lorin, De prœdonibus insulam Sancti Dominici celebrantibus sœculo septimo decimo. Parisiis. 1895, in-8o.
  3. Sur ce personnage si curieux, cf. Charlevoix, III, 7 à 48, et 73 et suiv.