Page:Peytraud - L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789, 1897.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait par Du Tertre[1], nous indique, du reste, qu’il n’y en avait pas sur les deux navires de l’expédition qui, partis de Dieppe, emportant l’un 450 et l’autre 150 personnes, abordèrent à la Guadeloupe, le 28 juin 1635. Après diverses péripéties, qu’il est superflu de rapporter, de l’Olive fut confirmé par la Compagnie en qualité de gouverneur de la Guadeloupe, le 2 décembre 1637[2].

D’autre part, d’Esnambuc, ayant choisi 100 hommes parmi les « vieux habitants » de Saint-Christophe, prit possession de la Martinique en septembre 1635[3]. Il y installa comme gouverneur Jean Dupont ; mais celui-ci, ayant été pris par les Espagnols en revenant à Saint-Christophe, fut remplacé par le neveu de d’Esnambuc, Duparquet, qui reçut en même temps que de l’Olive sa commission de la Compagnie.

La Tortue fut prise vers 1640 sur les Anglais par Levasseur[4]. Duparquet fit passer en 1643 à Sainte-Alouzie ou Sainte-Lucie, abandonnée par les Anglais, Rousselan, qui sut se concilier l’affection des sauvages en épousant une femme de leur nation[5]. En même temps. De Brétigny s’installait à Cayenne[6]. En 1648, les Français s’établirent à Saint-Martin

  1. I, 65.
  2. Cf. Arch. Col., F, 52, pour sa Commission de gouverneur renouvelée.
  3. Du Tertre indique juillet ; c’est une erreur. Margry, op. cit., p. 54, cite une lettre de d’Esnambuc à Richelieu, parlant du 1er septembre ; cette lettre est aux Archives du Ministère des Affaires Étrangères ; il y a aussi un acte de prise de possession, du 15 septembre 1635. C’est la date que nous avons relevée sur une copie conservée aux Arch. Col., F, 247, p. 13 et 14, et ce doit être la vraie : « Nous, etc… Cejourd’huy, 15e de septembre 1635, je suis arrivé en l’île de la Martinique par la grâce de Dieu, accompagné d’honorable homme Jean Dupont, lieutenant de la Compagnie colonelle en ladite île Saint-Christophe, etc. »
  4. Arch. Col., Carton F2, 15. Mémoire envoyé aux seigneurs de la Compagnie des Îles de l’Amérique, daté de Saint-Christophe le 15 novembre 1640, non signé : « J’eus l’invention de lui faire acheter une barque et s’en aller avec le vent ; il s’établit en une petite île et proche Sainto Dominigo nommé le Port Margot et pour nous le refuge. De là il a si bien fait qu’il s’est rendu maître de la Tortue. » — Cf. Charlevoix, III, 7 et suiv., qui rappelle une première prise de cette île par les flibustiers dès 1637.
  5. Cf. A. Dessalles, op. cit., III, 80.
  6. Cayenne fut toujours considérée comme faisant partie des Antilles. « Sous le nom des Îles françaises du Vent sont comprises la Martinique… et Cayenne,