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LIVRE I

LES FRANÇAIS AUX ANTILLES. — LA TRAITE

« Traite et esclavage sont deux faits presque corrélatifs, presque solidaires. » (Schoelcher, L’esclavage pendant les deux dernières années. II, 347.)

CHAPITRE I

ÉTABLISSEMENT DES FRANÇAIS DANS LES ANTILLES


« Nulle nation au monde ne fournit des hommes plus intrépides que nos voyageurs et nos commerçants. » (P. Leroy-Beaulieu, op. cit., p. 140.)


I. — Persistance de l’esclavage dans la péninsule ibérique jusqu’aux temps modernes. — Extension nouvelle qu’il prend en Amérique par la traite des noirs au xvie siècle. — Las Casas. — Les Français n’ont fait que suivre l’exemple des Espagnols et des Portugais.
II. — Voyage de D’Esnambuc à Saint-Christophe (1625). — Premiers esclaves. — La Compagnie de Saint-Christophe (1626), appelée ensuite Compagnie des Îles de l’Amérique. — Les débuts de la traite française. — Occupation de la Guadeloupe, de la Martinique et dépendances. — Les flibustiers de Saint-Domingue.
III. — Peuplement rapide des Antilles. — Éléments divers de leur population : noblesse aventurière ; — fonctionnaires et officiers ; — ordres religieux ; — bourgeois ; — engagés, volontaires ou forcés. — Ainsi, avant que la traite se fût développée, constitution d’une société capable de vivre par elle-même. — Mais le courant d’émigration ne fut pas entretenu.
IV. — L’intérêt fait préférer les nègres esclaves. — Préjugé contre le travail libre. — Insuffisance de l’objection tirée du climat. — L’enquête de 1840 : les faits historiques ; — témoignages divers. — Conclusion : le travail libre des immigrants européens aurait pu suffire.
V. — Population indigène des Caraïbes. — Pourquoi on ne l’a pas réduite en servitude. — Des sauvages de la terre ferme. — Droits accordés aux indigènes des colonies françaises. — Rares essais tentés pour les civiliser. — Ils disparaissent peu à peu.