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De plus, suivant un État de la page 410 du même auteur, la Compagnie en a importé 43.661, ce qui fait en tout 135.058, soit une moyenne annuelle de 8.441.

En 1754, d’après le mémoire de Beaumont cité plus haut, les chiffres sont de 60.000 à la Martinique, 50.000 à la Guadeloupe, 230.000 à Saint-Domingue, soit au total 340.000 nègres esclaves. Un recensement officiel[1] ordonné à la Martinique par M. Dufane, gouverneur, donne pour cette île 65, 939 esclaves en 1763, 69.164 en 1764, 70.110 en 1766, 71.473 en 1767, plus environ 2.000 gens de couleur libres et de 4 à 500 noirs marrons.

Voici un relevé établi par une note manuscrite de Moreau de Saint-Méry vers 1780[2] :

  Esclaves
Affranchis
Saint-Domingue 
452.000 25.000
Martinique 
76.000 5.000
Guadeloupe 
90.000 3.500
Sainte-Lucie 
20.000 1.800
Marie-Galante 
10.000 100
Tabago 
15.000 300
Cayenne 
10.000 500
Les Saintes, Sainte-Marie et la Désirade 
500 200
  673.500 36.400

Un tableau de la traite française en 1785[3] indique une importation de 34.045 noirs des côtes occidentales d’Afrique uniquement pour Saint-Domingue, sans en compter au moins[4] 3 ou 4.000 expédiés des côtes de Mozambique. Nous savons que, pour 1787, l’introduction réelle a été de 31.171, et pour 1788, de 30.097. En 1789, écrit un auteur, « nos colonies exportent chaque année de la Guinée 36.500 nègres[5] ». En

  1. Arch. Col., F, 42, p. 237.
  2. Arch. Col., F, 134, p. 354. Les chiffres sont tirés des journaux et des documents officiels.
  3. Arch. Col., Police des nègres. Côtes d’Afrique.
  4. Ib., F, 158. Mémoire de M. de la Luzerne, gouverneur général des îles.
  5. Frossard, La cause des esclaves nègres, etc., I, 25.