Page:Peytraud - L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789, 1897.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seulement, 2.297 blancs et 230 mulâtres. Pour la Guadeloupe, dans le recensement de 1664[1], les nègres et les blancs sont confondus. En 1671, on compte 4.267 noirs, 3.083 blancs et 47 mulâtres ; en 1686, 5.737 noirs, 3.209 blancs et 240 mulâtres.

Le premier recensement général pour les îles françaises de l’Amérique est du commencement de 1687[2]. On trouve 47.321 habitants qui se décomposent ainsi :

17.888 Blancs libres 7.086 Négrillons et négrittes.
999 Engagés 538 Mulâtres.
10.975 Nègres 339 Mulâtresses.
9.197 Négresses. 299 Caraïbes.

Voici le détail pour chaque île :

  Nègres Négresses Négrillons Mulâtres Mulâ- tresses Caraïbes libres
La Martinique 
4.461 3.109 3.231 157 157 119
La Grenade 
133 76 88 16 15 »
La Guadeloupe 
1.555 1.809 1.618 146 24 43
Marie-Galante 
261 298 186 6 7 14
Saint-Christophe 
1.694 1.665 1.111 68 52 3
Saint-Martin 
93 116 69 » » 1
Saint-Barthélemy 
32 25 24 3 2 »
Sainte-Croix 
546 » » » » »
Saint-Domingue 
1.400 1.499 459 142 82 »
Cayenne 
800 600 300 » » 100

Il faut ajouter 9 Caraïbes esclaves. D’après un autre recensement, pris à la même source et relatif à 1688, il n’y a, pour ainsi dire, pas de changement. Nous arrivons alors à un total d’environ 27.000 esclaves.

Un mémoire[3], composé pour le duc de Choiseul, établit les chiffres suivants pour 1701 : 16.000 nègres pour la

  1. Arch. Col., G1, 469.
  2. Il a été reproduit par A. Dessalles, op. cit., II, 453.
  3. Du 14 septembre 1765. L’auteur est De Beaumont, intendant des finances. Arch. Col., Mém. gén., t. XXI, n° 9.