les vendent que 2.000. Il ajoute qu’à la vérité il est beaucoup dû à la Compagnie, mais ce n’est pourtant pas une raison pour rebuter les habitants. Or le roi lui répond, le 4 novembre suivant[1], qu’il n’y a pas moyen de les donner à moins. Cependant, dès 1682, les prix remontent à 200 livres. L’intendant Patoulet[2] estime du moins que la Compagnie d’Afrique, qui doit porter tous les ans 2.000 nègres aux îles, « ne saurait les donner avec profit pour elle à moins de 200 francs la pièce ». À Cayenne, où ils coûtaient plus cher parce qu’on y en transportait moins, ils étaient en cette même année « à 300 livres la pièce d’Inde, et ce fut longtemps leur prix[3] ». En 1689, 102 nègres sont vendus à la Martinique 631.800 livres de sucre, soit 6.194 par tête et environ 280 à 300 livres en argent[4].
En 1700, on vend en deux jours, également à la Martinique, de 1.000 à 1.200 nègres à raison de 450 livres pour les pièces d’Inde et 400 pour les négresses[5]. L’année suivante, il faut payer jusqu’à 580 livres par pièce d’Inde et 500 pour un médiocre[6]. Aussi se plaint-on, de tous côtés, qu’ils sont trop chers. Et, le 26 août 1705, le roi écrit aux Directeurs de la Compagnie de l’Assiente[7] qu’un sieur de Crozat lui a fait la proposition avantageuse d’en fournir sur le pied de 400 livres pièce d’Inde. « Je l’ai approuvé, ajoute-t-il, et vous devrez incessamment conclure le marché avec lui. »
En 1714[8], un sieur Montaudouin, de Nantes, proposa de fournir aux habitants de Cayenne, pendant cinq ans, 4 à 500 noirs par an, ou même davantage, au prix de 550 livres
- ↑ Arch. Col., F, 247, p. 880.
- ↑ Arch. Col., C8, III. Mémoire de Patoulet pour Begon, 20 décembre 1682.
- ↑ Arch. Col., F, 22, p. 214. Mémoire du gouverneur, daté de 1687.
- ↑ Arch. Col., C8, V. Compte rendu par M. Dumaitz de Goimpy de la recette et dépense qui a été faite à l’occasion de la prise de Saint-Eustache, 6 décembre 1689.
- ↑ Arch. Col., C8, XII. Mémoire des Administrateurs, 25 juin 1700.
- ↑ Ib., XIII. Lettre de l’intendant Robert, 5 novembre 1701.
- ↑ Ib., B, 26, P.145.
- ↑ Ib., B, 36, p. 566.