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et qu’en somme la plupart des mesures prises pour elle ont été applicables aux autres îles.

Nous nous sommes abstenu systématiquement de toute comparaison avec l’esclavage dans les colonies des autres nations européennes, parce qu’en suivant cette voie nous eussions également été entraîné trop loin.

De plus, nous nous sommes efforcé de traiter aussi complètement que possible toutes les questions si diverses et si complexes qu’a soulevées l’esclavage moderne, considéré soit en lui-même, soit en ce qui a trait à son influence sur le sort de nos colonies. Remontant ainsi à son origine, nous avons voulu montrer son organisation progressive et son plein développement.

Pour ce qui concerne sa suppression, nous estimons qu’il n’y avait pas lieu d’y revenir après l’ouvrage de M. Augustin Cochin[1], qui a magistralement résumé les principaux documents parus sur ce sujet en notre siècle. C’eût été, d’ailleurs, la matière d’une autre étude.

Nous nous sommes arrêté à la Révolution, parce qu’elle a marqué aussi pour les colonies à esclaves une ère nouvelle, en ce sens qu’elle a donné une impulsion particulière aux premières idées d’émancipation et réalisé même passagèrement l’abolition par le décret d’affranchissement du 16 pluviôse an II (4 février 1794). Si elle n’a pas pu la faire prévaloir d’une façon définitive, elle avait du moins

  1. A. Cochin, L’abolition de l’esclavage, Paris, 1861, 2 vol. in-8.