d’Afrique[1] écrivait : « Le défaut d’archives à Corée nous met dans l’impossibilité de remonter jusqu’à l’origine de l’établissement des Français dans la rivière de Gambie… Mais, d’après la tradition orale, on y a connaissance d’un arrêt du Conseil d’État de 1686, qui déclare de bonne prise une caravelle portugaise saisie par un vaisseau de la Compagnie des Indes, à la sortie de la rivière de Gambie. » Ces prises furent même assez fréquentes vers cette époque[2], Dans un Mémoire destiné à servir d’Instructions au sieur Repentigny, gouverneur du Sénégal[3], il est dit « que l’île de Gorée n’a d’autre destination que de protéger la traite des noirs ». Le comptoir principal pour ce trafic était Albréda.
Les côtes, depuis le cap Sainte-Marie, qui forme la pointe de la rive gauche de la rivière de Gambie, ajoute la relation ministérielle, n’appartiennent exclusivement à aucune nation. Cependant les Français ont seuls le droit d’y faire le commerce et la traite, à l’exception des endroits dans lesquels les Portugais ont formé des établissements. En novembre 1784, le marquis de la Jaille a établi un fort dans l’île de Gambia, en vertu d’un traité qu’il conclut, le 14 janvier 1785, avec le roi Panaboué. Ce fort est destiné à recevoir les bâtiments français qui viennent faire la traite soit dans la rivière de Sierra-Leone, où les Anglais ont, de leur côté, le fort de Bense, soit aux îles des Idoles, où se trouve le roi de Coiposte, qui paraît attaché à la nation française.
IL — Les côtes, depuis le cap Tagrin jusqu’au cap des Trois-Pointes, sont ouvertes à la traite de toutes les nations. On y trouve le Grand-Paris et le Petit-Paris, le Grand-Dieppe et le Petit-Dieppe, « noms qui indiquent évidemment d’anciens établissements français abandonnés ». Les capitaines