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des dindjié ou loucheux

lité. Subitement elle vit briller les yeux de son mari à travers les branches du buisson.

— C’est un homme, un libérateur qui est caché là, pensa-t-elle.

Pour lui faire comprendre qu’elle avait vu, elle puisa de l’eau, et, sans faire semblant de rien, elle en jeta sur le buisson en guise de signal.

Le Pygmée, qui se tenait en ce moment sous la tente, accourut alors :

— Pourquoi donc jeter ainsi de l’eau ? Que signifie cela ? dit-il à L’atρa-tsandia d’un ton jaloux.

— Les maringouins me dévorent et je les chasse, répliqua-t-elle. Alors Nakkan-tsell, croyant qu’elle disait vrai, retourna sous sa tente.

Kρwon-étan s’en revint donc comme la première fois vers ses guerriers qu’il avait cachés dans la forêt, et leur apprit qu’il venait encore de retrouver sa femme, mais qu’elle était bien gardée, et qu’ils auraient à combattre pour la reprendre.

Ils résolurent donc de contourner la grande eau. Mais ils ne croyaient pas ce lac si vaste, car ils tournèrent autour pendant vingt jours et campèrent durant vingt nuits avant de revenir auprès des Pygmées.

Quand ils y arrivèrent, L’atρa-tsandia était assise sur le seuil de sa tente, remuant sans cesse