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des dènè tchippewayans

La voyageuse s’étant ensuite retournée pour regarder derrière elle, elle aperçut sur la mer quelque chose qui ressemblait à une île de rochers. Cette vue l’épouvanta beaucoup, parce qu’elle se crut un instant poursuivie par un parti d’Esquimaux. C’est pourquoi elle se cacha pour épier cet objet noir. Mais comme il se rapprochait toujours davantage, elle reconnut, à la fin, que c’était un troupeau de rennes qui traversait le détroit à gué.

Alors elle se hâta d’emmancher son alène de fer à l’extrémité d’une gaule, et elle alla épier les rennes à leur passage. Elle en darda un dans le cœur et parvint à le tuer. Aussitôt elle fit cuire de la viande, se servant de la panse de l’animal en guise de marmite. Elle se rassasia ; puis ayant placé le restant de ce mets devant son enfant, elle l’abandonna sur le rivage, parce qu’elle vit qu’il lui serait trop à charge pour la continuation de son voyage.

Étant repartie de ces lieux, elle longea un fleuve qui, en cet endroit, se jette dans la mer. Tout à coup elle aperçut comme des flammes au sommet d’une montagne, ce qui lui donna à penser qu’il y avait un peuple campé au sommet.

Elle gravit donc la montagne enflammée ; mais elle reconnut alors que c’était un volcan, et qu’un métal rouge en fusion répandait cette lumière.