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des dènè tchippewayans

ce traité. Aussitôt les rennes commencèrent à abonder, et la viande à devenir très grasse.

Pendant longtemps, les Dènè furent fidèles à payer leur tribut de bouts de langues à l’enfant ; mais il arriva une époque où ils se lassèrent et l’oublièrent, et les bouts de langues ne lui furent plus apportés[1].

— C’est fini, dit l’enfant devenu homme, je ne demeurerai pas plus longtemps avec ces ingrats. On m’oublie parce que j’ai été trop bon. Si le tribut n’est pas payé, je partirai.

La vieille pleura, elle supplia ; mais ce fut en vain.

— Mes frères m’oublient, lui répondit l’Enfant-Puissant. Eh bien ! je m’en vais. Toutefois, je ne les abandonnerai pas entièrement. Quand ils seront dans la disette et qu’ils m’appelleront à leur secours, je reviendrai à eux. Quant à vous, tâchez de me suivre là où je vais aller.

Il dit, et disparut au milieu d’un grand troupeau de bœufs musqués. La vieille suivit bien ses traces parmi les bœufs pendant quelque temps ; mais ce lui était chose bien pénible, à son âge,

  1. Dans l’argot des Dènè de l’extrême Nord, la langue signifie l’attribut masculin, et le bout de la langue le prépuce. Ces Indiens sont, en effet, circoncis. Ceci offre quelque rapport avec le nom du même membre, en sanscrit, le lingam.