jambe, et sa bouche courait d’une oreille à l’autre.
Les trois femmes conçurent une crainte affreuse et se cachèrent pour épier ce qui allait arriver. Elles virent le cyclope déterrer le jeune homme avec ses griffes, puis se disposer à le dévorer dans sa loge. C’était Edzil’ (la mort).
Le jeune homme n’était pas mort, il n’était qu’évanoui ; aussi, quand il fut en plein air, il reprit ses sens, et, apercevant le cyclope, il poussa un cri d’effroi.
— Ne le tuez pas, dirent les deux sœurs à la Mort.
— Je ne le tuerai pas, si l’une de vous deux consent à m’épouser, répartit Edzil’ ou la Mort.
Comme elles hésitaient, la Mort s’apprêtait à dévorer sa proie, lorsqu’un aigle gigantesque nommé Orelpalé (la Candeur, l’Immense, Celui qui s’étend au loin) se précipita sur le cyclope, l’enleva dans ses serres puissantes et repartit avec lui.
— Le bon Esprit vient de nous sauver. Que lui offrirons-nous ? s’écrièrent les trois femmes.
Au même moment, elles virent un épervier qui poursuivait un malheureux roitelet.
— Tuez l’épervier ! dit la vieille.
Aussitôt le jeune homme lui décocha une flèche, et, par la mort de l’épervier, sauva le petit oiseau.