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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

femme Dunè tira alors de son sein son couteau de cuivre acéré et coupa la gorge de son ravisseur.

Elle prit sa petite chienne et lui dit :

— Amie, produis pour moi une brume épaisse, par ta médecine.

Puis elle quitta la loge, monta dans le canot qu’elle avait mis à part et s’abandonna au courant.

Alors une vieille, mère du chef ennemi auquel la femme venait de trancher la tête, se mit à pousser de grands cris en disant :

— Voilà que mon fils a eu la tête coupée, et que sa tête a disparu. C’est sa femme qui vient de l’emporter ! Saisissez-la donc ! Coupez-lui la bouche et apportez-la-moi !

Toute la tribu poursuivit la pauvre femme. Ils se jetèrent tous dans leurs pirogues, au milieu des ténèbres, et se hâtèrent après elle. Mais tout à coup ils s’écrièrent que leurs canots calaient, et qu’ils se noyaient.

Ils se noyèrent tous effectivement, et il ne resta de cette peuplade d’incirconcis que les femmes et les enfants.

Alors, durant la nuit, la femme Dunè revint au camp de ses ennemis et lia tous les enfants et toutes les femmes pendant leur sommeil ; puis elle prit des provisions et se sauva dans son pays.

Voilà ce qu’une femme courageuse de notre