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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

connut tout de même et devint par force son mari.

Le lendemain, cette fille dit à ses père et mère :

— Celui-ci m’a ravi toute ma magie.

— Qu’importe ! lui répondirent-ils.

— Alors, je vais aller visiter mes lacets à lièvres, dit-elle.

Le jeune homme l’accompagna dans sa visite. Il prit des lièvres par la vertu de sa médecine. Puis il se dirigea vers un petit lac ; il y jeta une pierre et tua un énorme brochet.

Il manquait de flèches. Il lança un morceau de bois dans les branches d’un arbre ; elles tombèrent converties en flèches. Mais ces flèches n’étaient pas empennées.

Il lui fallait donc des plumes. Il regarda en l’air et apercevant l’aire d’un aigle à tête blanche, à la cime d’un grand sapin, il y grimpa et s’introduisit dans le nid de l’aigle.

L’aiglon s’y trouvait tout seul.

— Homme, dit-il au jeune magicien, mon père et ma mère sont absents. S’ils te trouvent ici à leur retour, tu es perdu. Cache-toi sous mes ailes.

— Alors, dis-moi à quoi je distinguerai ton père de ta mère.

— L’aigle mâle produit la neige ; l’aigle femelle fait tomber la pluie, dit l’aiglon.