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des dènè peaux-de-lièvre

Quand on boit, on le fait à l’aide d’un chalumeau en plume de cygne, afin de ne pas souiller les vases.

On construit un petit sarcophage en troncs d’arbres, appelé « le bois du cadavre », et on y place le corps du défunt. Ce sont les frères du défunt, si celui-ci est un homme, ou tous les hommes qu’une femme a connus, si le cadavre est celui d’une femme, qui abattent les arbres et en équarrissent les planches à la hache.

Ensuite, quatre hommes enlèvent promptement le corps ; on l’emporte vite, à la hâte, comme en fuyant, et on le dépose dans le sarcophage, lequel est élevé de trois ou quatre pieds au-dessus du sol.

Alors, les parents du mort se lamentent autour de la tombe ; ils font couler leur sang avec des lancettes ; ils se meurtrissent le visage, la poitrine, les doigts ; ils coupent leur chevelure ; ils rejettent leurs vêtements et vont tout nus, afin de se rendre misérables, en signe de deuil.

Après cela, on fait un banquet autour du sarcophage.

Au bout d’un hiver, on va revoir le cadavre. On ouvre le sarcophage, on contemple les restes du défunt. On s’assied tout autour, et l’on dépose quelque chose de beau et de bon sur son tombeau. Après cela, on fait encore un festin.