fixa autour de son petit corps, et se dirigea en titubant, jambe de ci, jambe de là, vers le peuple qui se trouvait rassemblé au bord de la mer.
— Voyez donc ce petit enfant qui nous arrive ! s’écria-t-on.
Aussitôt, rejetant sa sellette et ses langes, le petit enfant redevint un géant terrible. Il se jeta sur cette foule et la massacra avec fureur.
Après cela, le Sensé dit à sa sœur :
— Là-bas, au Pied-du-Ciel, je vais construire un grand radeau.
— Et que veux-tu faire de ce cajeu ? répondit-elle.
— S’il y a une inondation, comme je le prévois, nous nous y réfugierons, dit-il.
Il fit part de son projet à ce qu’il restait encore d’hommes sur terre. Ils en firent des risées.
— Oh ! oh ! oh ! S’il y a une inondation, nous nous réfugierons sur les arbres, lui répliquèrent-ils.
— C’est bon, c’est bon, dit-il. Moi, s’il y a une inondation, je voguerai sur mon cajeu.
Il tressa donc de grosses cordes de racines ; il en fit un grand nombre, il travailla beaucoup, il réunit de grandes pièces de bois et construisit, lui tout seul, un grand radeau.
Tout d’un coup, il y eut une inondation telle que jamais on n’en vit de semblable. Ce fut