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[1652] MÉMOIRES

la cour, quantité de conseillers du parlement qui étoient à Pontoise, écrivoient fort différemment sur le départ de M. le cardinal ; et cette irrésolution fit que ceux qui avoient promis de signer ne vouloient point s’engager qu’ils n’eussent été éclaircis là-dessus, afin de poser le fondement de leur union sur le départ ou sur la demeure de Son Eminence auprès du Roi.

Le même jour, le parlement de Paris envoya le sieur Guyet chez M. de Laffemas, pour lui dire qu’il allât sur l’heure même prendre sa place à la grand’chambre pour délibérer sur les affaires présentes ; mais M. de Laffemas, qui jugea bien qu’on lui vouloit parler du sceau, et qui avoit sa réponse toute prête, feignit de se trouver mal, et promit d’aller au parlement à la première assemblée. Ce refus fit murmurer la compagnie, qui attendoit le retour du sieur Guyet ; et M. d’Orléans témoigna d’en être fâché, sur ce que, quelques jours auparavant, Son Altesse Royale ayant envoyé chez M. de Laffemas le prier de sceller la rémission de M. de Beaufort pour la mort de M. de Nemours, il s’en étoit excusé, disant qu’il n’étoit plus en son pouvoir de le faire, parce que le Roi lui ayant souvent envoyé demander le petit sceau, il n’avoit à la fin pu s’empêcher de l’envoyer à Sa Majesté.

Pour justifier ce qu’avoit dit M. de Laffemas, le père Berthod écrivit à M. de Glandèves d’envoyer en diligence deux lettres de cachet, l’une datée du 10 août, qui diroit à M. de Laffemas avec aigreur que le Roi lui avoit écrit deux lettres qui lui commandoient de porter le petit sceau à la cour ; qu’il les avoit mé-