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lon, conclurent à ce qu’en exécution de l’arrêt d’un tel jour les députés du parlement se rendissent au plus tôt auprès du Roi, pour l’informer de ce qui se passoit sur la frontière ; que Sa Majesté fût suppliée d’écrire à l’électeur de Cologne, pour faire sortir le cardinal Mazarin de ses terres et seigneuries ; que M. le duc d’Orléans fût prié d’envoyer au Roi en son nom à cette même fin, comme aussi au maréchal d’Hocquincourt et aux autres commandans de troupes, pour leur donner avis du dessein que le cardinal Mazarin avoit de rentrer en France ; que quelques conseillers de la cour fussent nommés pour se transporter sur la frontière, et pour dresser des procès-verbaux de ce qui se passeroit à l’égard de ce retour ; qu’il fût fait défense aux maires et échevins des villes de lui donner passage, ni lieu d’assemblée à aucunes troupes qui le dussent favoriser, ni retraite à aucuns de ses parens et domestiques ; que le sieur de Noailles fût assigné à comparoître en personne à la cour, pour rendre compte du commerce qu’il entretenoit avec lui ; et que l’on publieroit un monitoire pour être informé dé la vérité de ces commerces. Voilà le gros des conclusions conformément auxquelles l’arrêt fut donné.

Vous croyez sans doute que le cardinal est foudroyé par le parlement, en voyant que les gens du Roi même forment et enflamment les exhalaisons qui produisent un aussi grand tonnerre. Nullement. Au même instant que l’on donnoit cet arrêt avec une chaleur qui alloit jusqu’à la fureur, un conseiller ayant dit que les gens de guerre qui s’assembloient sur la frontière pour le service du Mazarin se moque-