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si celuy qui a les forces en main avoit mauvaise conscience, et qu’il voulust abuser de sa puissance : qui fut le moyen par lequel les maires du Palais usurperent l’authorité souveraine sur les roys de la premiere et seconde lignée. Toutesfois, si l’on veut dire qu’il est besoin en quelques occasions d’establir un lieutenant-general pour la jeunesse, absence et incapacité du Roy, si n’est-il pas necessaire qu’il soit né prince, ny fort ambitieux. Pour remedier à tels inconveniens, aucuns ont voulu dire qu’il vaudroit mieux en establir trois en egale puissance, afin que les deux fissent teste au troisiesme, qui voudroit abuser de son authorité, comme firent les empereurs de Constantinople, qui establirent trois grands prevosts en tout leur empire : mais cette opinion n’est pas approuvée des plus grands politiques ; car la jalousie du commandement ne peut souffrir de compagnon, et apporte toujours du desordre et de la combustion.



CHAPITRE X.


L’admiral de Chastillon et le sieur d’Andelot son frere, mandez à la Cour, se justifient par leur obeissance des soupçons que la maison de Guyse donnait de leur intelligence avec les conjurez. Le prince de Condé mis en la disgrace du Roy, et retenu en Cour. Courageuse et hardie response dudict prince au Roy. Il se retire. Prudence du connestable de Montmorency envoyé par le Roy au parlement.


Or ceux de Guise ayant ainsi fait avorter les projets de cette conjuration, ils adviserent d’avoir la raison