Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/502

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Conditions que les princes et l’Admiral ne voulurent accorder, tant pour n’avoir l’exercice libre de leur religion et prescher par tout le royaume, que pour le peu d’asseurance que l’on leur vouloit donner, comme ils disoient ; de sorte que les deputez partirent sans rien conclure, ce qui fut cause de faire haster le mareschal de Gosse, qui avoit eu la conduite de l’armée nouvelle au lieu du prince Dauphin, qui s’estoit retiré en sa maison pour quelque mescontentement qu’il avoit eu, pour aller prendre les Suisses, qui avoient aussi rebroussé chemin sur la rivière de Loire, n’ayant voulu marcher en Poictou sans estre payez de tout ce qui leur estoit deu ; et, ayant passé la riviere à Desize avec trois mille chevaux et cinq à six mille hommes de pied, sans les Suisses, prit le chemin d’Autun, et de là estant parvenu au mont Sainct-Jean, en partit le vingt-cinquiesme de juin pour camper à René le Duc, en dessein de combattre l’armée des princes, laquelle s’y estoit acheminée, ayant l’Admiral envoyé quelque cavalerie et infanterie devant que le mareschal y pust arriver pour s’en saisir ; ce qui fut cause qu’il disposa son armée en bataille sur une montagne, à la main droite de celle de Sainct-Jean, vis-à-vis et environ une portée de mousquet d’une autre montagne où l’Admiral s’estoit préparé pour attendre le choc.

Deux ruisseaux qui se rencontrent en un endroit, qui coulent de deux estangs qui sont près de là, avec quelques marecages, servoient comme de barrière entre les deux armées, lesquelles marchandèrent à qui passeroit le premier ; mais enfin le mareschal, pour