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nommez tirent response que, pour l’exercice de leur religion et seuretez, Sa Majesté leur accordoit volontiers de demeurer et vivre paisiblement en son royaume en toute liberté de conscience, sans que pour ce ils fussent recherchez en leurs maisons, ny contraints à faire chose pour la religion catholique et romaine, contre leur volonté ; ne voulant toutesfois qu’il y eust aucun ministre, ny autre exercice de religion que la sienne, et pour places de seureté leur accordoit deux villes auxquelles ils pourroient faire ce que bon leur sembleroit, sans estre recherchez en façon du monde en ce qui concernoit leur religion ; et toutesfois, afin qu’il ne se fist chose qui contrevint à son autorité, Sa Majesté entendoit pourvoir d’un gouverneur dans chacune, auquel ils seroient tenus d’obeyr, voulant aussi qu’ils fussent remis en tous leurs biens, honneurs et charges, fors celles dont ils avoient esté demis par justice, et pour lesquelles Sa Majesté avoit reçu deniers pour subvenir à la necessité des guerres ; a condition que, comme fideles et obeyssans sujets, ils se departiroient de toute association et cabale qu’ils pourroient avoir dedans et dehors le royaume, et rendroient toutes les places qu’ils tenoient, pour y pourvoir tel que Sa Majesté adviseroit : et après le licenciement de leurs troupes, lequel ils seroient tenus de faire à la moindre foule du peuple, aussitost que Sa Majesté auroit envoyé commissaires et autres pour les conduire au chemin qui leur seroit prescrit, se retireroient chacun en leurs maisons ; leur promettant Sa Majesté, ayant effectué ce que dessus, les entretenir en paix comme ses bons et fideles sujets.