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Mais la defiance mutuelle des catholiques et des huguenots, jointe à l’ambition des grands et au ressouvenir que l’on avoit à la Cour de l’entreprise de Meaux, fit bientost renaistre d’autres nouveaux troubles, autant ou plus dangereux que les premiers et seconds ; les fondemens desquels d’aucuns attribuoient à la desobesysance de quelques villes qui ne vouloient absolument se soumettre à la puissance de Sa Majesté, entre lesquelles les plus mutines estoient Sancerre, Montauban, et quelques autres de Quercy, Vivarez et Languedoc, comme aussi La Rochelle, qui ne voulut recevoir les garnisons que Jarnac, son ancien gouverneur, y voulut mettre, et depuis, le mareschal de Vieilleville, par le commandement de Sa Majesté, ny souffrir que les catholiques y fussent restablis en leurs biens, charges et offices, et jouissent de l’edict de pacification ; au contraire, contrevenant à iceluy, continuoit ses fortifications, equipoit grand nombre de navires de guerre ; ce qui estoit autant prejudiciable au service du Boy, que les troupes que plusieurs capitaines huguenots menoient en Flandre, au secours du prince d’Orange contre le duc d’Alve, estoient levées et conduites sans son pouvoir et commission, entre lesquelles celles que Coqueville avoit fait en Normandie (desavoué toutesfois par le prince de Condé) furent defaites à Valéry par le mareschal de Cossé, lequel luy fit trancher la teste et à quelques autres chefs de ses regimens.

D’autre part, les poursuites que l’on faisoit en Cour de Rome pour obtenir bulles de Sa Sainteté, afin qu’il fust permis aliener du temporel de l’Église jusques à cent cinquante mille escus de rente pour employer les deniers qui proviendroient de cette vente, à l’ex-