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furent advertis, aussi ont-ils toujours eu des espions partout. Qui fut cause que Mouvans, estant le baron des Adrets allé en la ville de Valence, le prit prisonnier par l’advis du cardinal de Chastillon et du sieur de Cursol, depuis fait duc d’Lzès, l’envoya à Nismes, où il fut en bien grand danger ; et à peine en fust-il eschapé, sinon par le moyen de la paix, en vertu de laquelle il fut eslargy.


CHAPITRE XII.


La Reyne moyenne une trêve. Entrevue du prince de Condé et du Connestable. Raisons qui portoient la Reyne à la paix. Dangereux estat de la France. Desseins des Anglais en France. La paix, souhaitée des deux partis, conclue, et a quelles conditions. Difflcultez apportées à la verification du traité par quelques parlemens. Cette paix arreste les progrès de l’Admiral en Normandie. Le prince de Condé le rappelle de Normandie. L'Admiral se plaint de la précipitation de la paix. Aliénation des biens ecclésiastiques pour la subvention.


Mais, pour retourner à l'armée que nous avons laissée au Portereau devant Orléans et à l’Amiral, qui faisoit tout ce qu’il pouvoit en Normandie pour y avancer ses affaires, chacun ayant diverses affections par le royaume, les uns de poursuivre la guerre, les autres de faire la paix ; la Reyne mer« du Roy, qui ne respiroit que le bien du Roy et de l’Estat, voyant, comme j’ay dit, les trois principaux chefs de l’armée du Roy morts, et le quatriesme prisonnier, fut conseillée de