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encore l’on parlementa au faux-bourg Sainct-Marcel.

Le prince de Condé offrit lors de laisser l’armée, pourveu que leur religion fust entretenue dedans les villes où elle estoit exercée publiquement devant la guerre, et es autres villes ; que l’on ne recherchait plus les huguenots au fait de leurs consciences, et qu’ils eussent main levée de leurs biens, et tous jugemens et sentences contr’eux donnez fussent rescindez ; qu’ils pussent avoir et tenir offices et chargea honorables, comme les catholiques, et qu’il fust permis à tous gentils-hommes d’avoir exercice de leur religion en leurs maisons, et aux conseillers du privé conseil, quand ils seroient à la suite de la Cour ; que le Roy advouast les deniers pris en ses receptes par les huguenots, et les reliques qu’ils avoient fondues, estre pour son service ; que le concile general fust tenu en toute liberté, sans que le Pape ni légat pour luy y assistast ; ou, s’il ne se pouvoit faire, que du moins dedans six mois l’on tint un concile national de toute la France avec entière liberté ; que les armes fussent posées, tant d’une part que d’autre, et pour l’armée du prince de Condé, advouée avoir esté faite pour le service du Roy. Que pour la seureté de la paix, Leurs Majestés jurassent, avec tous ceux de leur conseil privé, toutes les conditions susdictes.

Et cependant que le Connestable estoit pour voir s’il pourroit passer quelques articles, l’on ne perdoit pas temps pour assembler des forces de tous costez, pour empescher par tous moyens les desseings du prince de Condé, auquel l’on fit response qu’il n’y auroit point d’exercice de la religion à Paris, ny à la Cour, ny es villes frontières, mesmement en la ville de Lyon ; que