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la fleur de son aage a envié l’honneur d’une infinité de beaux desseins qu’il m’a souvent communiquez[1], tous enfans de Claude de Lorraine, duc de Guise, et d’Antoinette de Bourbon, princesse très-vertueuse : et avoient encore moyenné avec le feu roy Henry le mariage de Claude, sa fille puisnée, avec Charles duc de Lorraine, leur petit nepveu.

Outre la grandeur des alliances, le cardinal de Lorraine avoit acquis la reputation d’estre fort bien entendu au maniment des affaires d’Estat, pour l’expérience qu’il en avoit, y ayant esté nourry dès l’aage de vingt ans ; et avoit l’esprit prompt et subtil, le langage et la grace avec de la majesté, et le naturel actif et vigilant. Et quant au duc de Guise, il estoit cogneu pour l’un des plus grands capitaines et des plus experimentez de tout le royaume, qui avoit fait plusieurs services fort signalez à la couronne, mesmement ayant soustenu le siege de la ville de Mets contre l’armée imperiale, où l’empereur Charles V commandoit en personne, reconquesté la ville de Calais que les Anglois avoient tenue plus de deux cens ans, et prins Thionville, sans plusieurs autres actes belliqueux.

  1. Qu’il m’a souvent communiquez. On a vu dans la notice que Castelnau avoit été long-temps attaché au grand-prieur.